08/07/2024 - COMMUNIQUÉ
Paris le 8 juillet 2024,
Suite à la période bouleversante d’élections que nous venons de vivre et au risque encore grandissant de voir l’extrême droite accéder au pouvoir, la Manufacture Chanson souhaite réaffirmer et amplifier son engagement autour des valeurs qu’elle porte depuis sa création : la prééminence de la personne humaine sans aucune discrimination, la démocratie, la solidarité et le partage.
En ce sens, elle se donne pour objectif de développer la diversité dans chacune de ses actions en insistant sur la défense d’une chanson ouverte à toutes les cultures, à toutes les formes, tous les genres. Une chanson curieuse qui favorise l’inclusion, le partage et le respect de chacune et chacun, quelle que soit son origine, sa couleur de peau, ses idées, ses convictions, son identité.
Il s’agit d’affirmer, ainsi, à notre niveau, la nécessité de lutter contre l’obscurantisme, l’exclusion, la xénophobie et toutes les haines portées par l’extrême droite.
Anouk Manetti, Sylvaine Fouix, Tristan Haspala et Stéphane Riva
Pour ACP la Manufacture Chanson
Dessin par Vaslo
16/05/2024 - L’édito de Marina
Cher.e.s abonné.e.s,
Après (presque) cinq années à la Manufacture Chanson, j’ai décidé de poursuivre de nouvelles opportunités professionnelles. Je quitte prochainement ma fonction de médiatrice culturelle.
Ces années ont été une folle aventure pleine de belles rencontres, de partage, de deadlines stressantes et autres urgences, de montage de dossier, de bilans, de « démarches simplifiées » complexifiées, de transmission, de créativité et de médiation (pas seulement culturelle)… Bref, des années mouvementées !
Je voudrais exprimer toute ma reconnaissance envers les publics, les partenaires et toutes les personnes qui m’ont accompagnée dans ces beaux projets. Je souhaite aussi remercier chaleureusement les artistes intervenant.e.s. Leur créativité et leur passion ont beaucoup nourri mon travail et m’ont permis de vivre de belles expériences artistiques et humaines. J’en garde de précieux souvenirs.
Merci également à toute l’équipe de la Manufacture Chanson, permanent.e.s et intervenant.e.s, avec qui j’ai partagé de merveilleux moments et avec qui j’ai eu le plaisir de nouer des belles amitiés. Je vous souhaite le meilleur pour l’avenir.
Amicalement,
Marina Lecomte
EDITO AVRIL 2024 : par Julie Varta
(Re)découvre toi du fil
Il y a quelques jours, en week-end dans la maison familiale pour aller me baigner dans le chocolat, allongée sur le lit de mon adolescence, je regardais le beau temps par la fenêtre. Il m’a fait un signe de la main. Dans mes oreilles, Blackbird.
À la fenêtre, cet oiseau apparaît. Étrange coïncidence. Il vole à plusieurs reprises, de haut en bas du cadre. Je crois qu’il est blessé. Mais non. Il teste, il essaye, il se jette à corps perdu au risque de tomber à nouveau. Et dans un dernier saut, il s’envole et disparaît, hors du cadre.
C’est en ce jour poisson que j’ai senti des ailes me pousser.
Dans mes oreilles, c’est au tour de April come she will. Simon & Garfunkel y chantent – en 1 minute et 49 secondes très précisément – une poésie de l’évanescence.
Les choses viennent et s’en vont au rythme des saisons.
À la fenêtre, les branches d’un arbre et ses bourgeons. Nous sommes avril. Et je comprends que c’est cela avril. Le mouvement. C’est à la fois l’au revoir et le bienvenu. Le lâcher prise. C’est s’arrêter, regarder derrière soi, voir ce qui fut et ce qui n’est plus. Accepter l’impermanence. S’ouvrir à ce qui sera.
C’est le retour de l’odeur du soir. Celle qui te fait revivre certains souvenirs. Celle qui est prête à en accueillir d’autres. C’est l’envie de se dévêtir petit à petit, de tirer le fil, de sentir les courants, dans son cou, sur ses bras, encore un peu frais mais ravivant chaque partie endormie. C’est écouter la ville se réveiller, les rues s’animer de nouveau, les terrasses s’agiter. Voir les fleurs éclore. Les couleurs réapparaître. Que ça vive dans tous les sens, que ça bouge, que ça frissonne. C’est le retour des rayons sur le visage. Le cœur qui se répare des fissures de l’hiver.
La renaissance.
L’instant présent.
Oui c’est cet instant précis. Celui-là. Que tu prends pour lire ce poème, sourire à cet inconnu, écouter cette chanson, boire ce sirop. Pour regarder les visages qui t’entourent, ceux qui t’embarquent contre vents et marées. Oui celui-là. Cet instant précis qui se trouve au creux de ta main et qui n’attend que toi pour être cueilli. Celui où tout est possible. Où nait l’envie de se laisser traverser là, percuter juste ici, au milieu de ton plexus solaire, que tout se réanime, que l’air se régénère, que les poumons eux aussi fleurissent à nouveau de l’intérieur. Qu’elle sorte cette mélodie. Qu’elle crie. Qu’elle crie à quel point c’est bon d’aimer et de se le dire. De le chanter.
Alors peu importe les quelques jours de pluie qui persistent comme pour nous dire qu’ils ont été et seront de nouveau.
Peu importe mai, juin, juillet, août, septembre et tous les autres.
Aujourd’hui c’est avril.
L’heure de se jeter à corps perdu.
Ou à corps retrouvé.
L’heure où l’on peut se laisser pousser des ailes.
Et ça, c’est le plus important non ?
Julie Varta
crédit photo : Benjamin Ranger
« Dans l’air immobile
Comme au jour premier, Dominique A
D’un été parfait
Tu avancerais
Te sentant comblée
Par toutes les saisons
Qui t’ont précédées
Et les autres qui
Te succèderaient »
15/02/2024 - ÉDITO FÉVRIER 2024 : Le Mot de Raoûle !
Février. Début d’année, repas de famille, dry january, neige, soleil, accidents nuls, amis, concerts. Naissances, premiers single, vieux albums, lacets défaits, trucs qu’on doit faire, décos de Noël qui disparaissent, chansons, fanfare… En janvier on repart sur de bonnes bases, et en février on fait quoi ?
Simple. Basique. L’infusion. Cela peut être une verveine, une cuillère de miel et un peu de citron. Cela peut être aussi : laisser infuser en nous les autres. Revoir un ami d’enfance, téléphoner à sa cousine, reparler aux gens qu’on ne voit pas si souvent, mais qu’on aime beaucoup. Chiller dans un endroit qui nous plaît, c’est pas mal aussi. Maintenant, fais ce que tu veux. Où tu veux. Comme tu en as envie. Ne fais pas ce qu’on attend de toi. Fais ce que tu n’attends pas de toi. Laisse-toi imaginer chaque jour une nouvelle journée. Porter par de nouvelles idées. Les tiennes. Celles des personnes qui t’entourent. Même les plus inattendues. Prends ton temps. Va à ta vitesse. Ecoute. Observe. Partage. Dans tous les sens. C’est du plaisir. C’est aussi s’autoriser une forme d’apprentissage inconscient et fluide. C’est comme ça que ça infuse. C’est ça février. Tout s’autoriser. Évidemment, avec respect et bienveillance envers les gens qui nous entourent. Nickel. Chrome. Simple. Basique.
Qui de mieux pour finir, que Panoramix et Otis ? Non, impossible de trouver mieux.
« Panoramix : C’est une bonne situation, ça, scribe ?
Otis : Mais, vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n’est pas mon cas, comme je le disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu ; et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… Je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent : « Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? » Eh bien je leur réponds très simplement, je leur dis que c’est ce goût de l’amour, ce goût donc qui m’a poussé aujourd’hui à entreprendre une construction mécanique, mais demain, qui sait, peut-être simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi… »
RAOÛLE pour ACP LA MANUFACTURE CHANSON
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NOUVELLES FRAÎCHES!
- Découvrez l’exposition « Dessiner la musique » en ce moment à la Manufacture Chanson, une proposition de notre Artiste Associé, Nesles, dessins de Charles Berberian et Alfred, sous le commissariat de Vincent Brunner.
- Retrouvez toute la programmation jusqu’à la fin de saison sur la billetterie, en attendant le prochain concert le 28 février, la playlist de la Manufacture Chanson, avec les titres soigneusement sélectionnés par notre programmatrice est en écoute sur Deezer !
17/10/2023 - EDITO OCTOBRE 2023 : « Non, je ne me souviens plus du nom du bal perdu Ce dont je me souviens c’est qu’on était heureux »
Les jours raccourcissent à vue d’œil, les longues nuits approchent, c’est l’automne mais on continue à chercher l’ombre, ah le climat le climat le climat.
En parlant d’ombre y’en a des tonnes (comment savoir le poids d’une ombre ?) des otages à l’ombre, des enfants, des femmes des hommes dans le noir, un prof devant son lycée, des guerres par-ci des bombes par-là, des exodes, des sièges… Le monde grince, que faire à part chanter, chanter, chanter : chantez, chantez, chantons les voyelles endeuillées, chassons les consonnes embusquées chantons, chantons, chantons.
Pour fêter les quarante ans de la Manufacture, on a chanté tout l’après-midi sur l’orgue de barbarie de « Carton Compagnie », on a dansé (enfin pas moi) toute la soirée comme des fous sur des chansons avec « Le Bal du Limonaire » on a mangé des crêpes, la barbe-à-papa des chansons plein les oreilles et du sucre plein les dents, on a joué au chamboule tout sur les portraits de nos « détestés préférés », on a péché à la ligne (et pécho) des beaux CD pleins de chansons qu’on s’est promis d’écouter et de réécouter encore et encore
En parlant de CD, à une certaine occasion, j’avais demandé à un groupe de jeunes stagiaires lors d’un atelier d’écriture lesquels d’entre-eux avaient de quoi écouter des CD, je m’étais pris une tôle, pas un n’avait spontanément une solution pérenne alors que tout le monde sait que les plateformes, les plateformes, les plateformes…mais c’est génial de pouvoir tout écouter eh oui, eh oui, eh oui.
Pour en écouter des bonnes, des graves, des fumantes, des belles, des grinçantes, Nesles nous a concocté les « Quarantièmes Rugissantes » une centaine de chansons réunies dans une playliste dispo (ici)
On continuera de fêter les « quarante ans » jusqu’à la veille de Noël avec l’expo sur les quarante années passées et les nombreux témoignages.
En parlant d’écouter des chansons, et de voir des spectacles, on peut, on doit, serais-je tenté de dire, écouter-voir du live, il faudra prendre un risque pour espérer déguster du vrai, du cru, du direct, du circuit court avec ses ratages, ses hésitations et ses moments sublimes.
Alors même qu’on ne parlera plus des quarante ans, il y aura encore et toujours des concerts à la Manufacture Chanson, comme le répétait à loisir mon ami Hal Collomb un grand artiste aujourd’hui disparu,
« Et tout laisse à penser que ce n’est pas fini »
Pierre Ganem
Pour la Manufacture Chanson
L’image du mois : La Manufacture Chanson fête ses 40 ans !
EDITO SEPTEMBRE 2023 : « Nous saboterons pour vivre sans figure imposée, Pour avancer sans bride et tout réinventer. »
Sabotage !
Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s abonné(e)s,
Cette rentrée devait être une fête ! On a acheté des ballons, des cotillons, des langues de belle-mère et tout le tralala. J’avais préparé mes meilleurs jeux de mots pour annoncer au monde entier, au travers de cette newsletter, les 40 ans de la Manufacture Chanson. 40 balais à dépoussiérer la chanson, artistes en quarantaine, les quarantièmes rugissants, l’âme à nu, cadre, âges et nerfs (merci Panpan…) et tous les poncifs habituels sur le fait d’avoir 40 ans : la maturité, l’expérience, la sagesse, la crise de la quarantaine, les tempes grisonnantes, mes premières lunettes…
Tout était quasi prêt pour une belle célébration, mais une terrible nouvelle nous a bouleversé et a totalement soufflé notre exaltation et notre entrain.
Nous avons perdu quelqu’un de cher. Et bien plus que ça encore, une personne merveilleuse.
Emmanuelle Cadoret nous a quitté ce mercredi 6 septembre, emportée par la maladie contre laquelle elle luttait courageusement depuis un an.
On présente souvent la Manufacture Chanson comme une coopérative d’artistes au service des artistes. Cela avait tout son sens pour Emmanuelle. Elle a frappé à la porte de notre structure, pour la première fois, en janvier 2017. Elle était, en quelque sorte, en panne d’inspiration et avait besoin d’outils pour avancer. Ça tombait pile, à cette époque nous proposions un « machin » qui s’appelait « la Boite à Outils », une sorte de dispositif qui proposait tout un tas d’outils aux artistes pour développer leurs projets. Emmanuelle a tout de suite su s’en emparer.
A tel point qu’elle s’est installée à la Manufacture Chanson presque jusqu’à en avoir les clés ! Elle a fait des formations, des concerts, des résidences, elle est devenue intervenante en écriture, même référente pour l’écriture de chanson. Elle a fait des actions artistiques auprès des jeunes du quartier, auprès de détenus à fleury Merogis et dans bien d’autres endroits encore… Elle a participé à de nombreux projets et, d’une certaine façon, la Manufacture Chanson qui est une SCOP, lui appartenait un peu, puisqu’elle en est devenue coopératrice, associée.
Je crois que ce qu’elle aimait dans ce lieu, c’est l’espèce de fourmillement créatif qu’il y a, ce sont les gens, les rencontres, la bienveillance et assurément la simplicité de tout ce petit monde passionné.
Quant à nous (quand je dis « nous », je parle bien au nom de toute l’équipe de la Manufacture Chanson…). Nous aimions l’artiste qu’elle était, ses chansons, son écriture, sa voix, son sourire sur scène, discret mais toujours présent, son univers artistique tout entier.
Nous aimions également l’intervenante, la référente pédagogique, qui proposait plein de belles idées, l’associée, la personne incontournable et engagée qu’elle était devenue pour la Manufacture Chanson.
Nous aimions enfin l’amie, amitié sans faille, solide et généreuse, en toute simplicité. On sentait bien qu’Emmanuelle ne se forçait pas pour transmettre ou soutenir les autres, elle était bienveillante naturellement. On avait plein de projets ensemble, tu vas nous manquer terriblement, Manue.
Mais avant de partir, Manue a dit : « n’en faites pas des caisses ! ». Alors, nous n’allons pas en faire des caisses. Nous allons faire notre rentrée le coeur lourd. Celle-ci débutera par la grande porte ouverte samedi prochain 23 septembre et nous ferons la fête, pour nos 40 ans, jusqu’à la fin octobre, en pensant très fort à Emmanuelle.
Ensuite, nous essaierons de faire entendre sa voix au travers de ses chansons, dans les prochaines semaines à l’occasion de la sortie de son nouvel album, dans les prochains mois et les prochaines années. https://www.emmanuellecadoret.net/
Prochaine newsletter, courant octobre.
Stéphane RIVA
Pour la Manufacture Chanson
L’image du mois : Emmanuelle Cadoret en concert !
13/07/2023 - LA GAZETTE DES ZACTIONS ZARTISTIQUES #07
ÇA Y EST, C’EST L’ÉTÉ !
La dernière gazette de la saison est là ! Il fait chaud, il fait (presque partout) beau, c’est le moment idéal pour prendre des vacances bien méritées après une année très riche !
En 2022-2023, nous avons réalisé une trentaine d’actions artistiques et culturelles auprès de plus de 200 participant.e.s. Nous avons travaillé avec plus de 30 artistes qui sont intervenu.e.s dans les établissements scolaires, en milieu carcéral, dans les quartiers politiques de la ville, chez nos partenaires et à la Manufacture Chanson. Un grand merci et bravo à elleux. Merci également à nos partenaires pour leur confiance et pour ces beaux projets que nous avons pu mener ensemble.
Nous vous retrouverons à la rentrée pour de nouvelles aventures artistiques. En attendant voici une petite rétrospective des actions qui ont marqué l’année :
Namory, un jeune talent du 11e en concert à la Manufacture Chanson
Namory est un jeune rappeur du 11e arrondissement que nous accompagnons depuis plusieurs années à travers différentes actions. En 2023, nous l’avons choisi comme coup de coeur des Actions Artistiques dans le cadre du festival Les Epigones. Il a pu monter sur scène lors d’un lever de rideau au mois de juin à la Manufacture Chanson.
Son concert est disponible sur notre chaîne Youtube :
On z’aime le Onzième !
La Manufacture Chanson est très impliquée dans la vie associative et culturelle du 11ème arrondissement.Chaque année nous participons à de nombreux événements comme le Open 11 Tour, le festival des cultures urbaines, l’été à Belleville dans le cadre du programme Ville Vies Vacances…. et nous accompagnons aussi de nombreux jeunes du 11ème dans leur professionnalisation, dans leur projet artistique et la création d’association.
L’incontournable festival Fleury Days
En septembre ce sera déjà la 4ème édition des Fleury Days ! La précédente édition avait remporté un vif succès rassemblant plus de 2200 spectacteurs. Bravo aux artistes programmés Billet d’humeur, Betty Seymour, Tryo, Gervaise, Bakel et Gauvain Sers. La programmation de 2023 sera dévoilée à la rentrée. Cette édition s’annonce grandiose !
La fête à la Bellevilloise
Pour fêter la fin des projets des classes UPE2A du lycée Etienne Dolet un événement-restitution a eu lieu à la Halle aux Oliviers de la Bellevilloise en présence de l’équipe pédagogique, des proches des élèves, des éducateurs et de la classe UPE2A du lycée Paul Poiret. Plus d’une centaine de personnes étaient présentes à l’événement ! Merci à l’équipe de la Bellevilloise pour leur accueil.
Et plein d’autres actions ont marqué cette saison…
Des ateliers de création rap auprès de jeunes mineurs isolés avec France Terre d’Asile, auprès de personnes réfugiées avec la Croix Rouge, une chorale solidaire pour des personnes en situation de précarité, une chorale de « déglingos » pour séniors et de nombreuses actions auprès des publics empêchés et éloignés…
Nous sommes fiers de nos Zactions Zartistiques et nous avons hâte de vous présenter les nouveautés de 2023-2024 !
BEL ÉTÉ !
Marina et Tristan, pour le Pôle des Actions Artistiques
de la Manufacture Chanson
EDITO JUIN 2023 : « And I really have enjoyed my stay but I must be moving on »
Cher.e.s abonné.e.s,
« Que le temps passe vite, même en chanson, ou surtout en chanson !
Une page, très importante pour moi, va se tourner… Une incroyable et intense aventure, de plus de 20 ans, voire plus si on tient compte de mon début de chanteuse en 1987 avec les ACP…
Que de moments et de rencontres mémorables et exaltants depuis ce temps !
Juin 2023… je quitte ma fonction de responsable pédagogique après des années de péripéties, de belles rencontres, de travail chronophage, de défis à relever, de « faire chanter les autres », d’escalades administratives et technocratiques (fréquemment sans sens aucun), d’« urgences » à traiter pour hier, de collaborations diverses et variées, de mise à l’épreuve de ma faculté d’adaptation, de joies immenses mais aussi de loupés, de déconvenues, et d’épuisement…
Travailler à la Manu, c’est un peu comme être dans une machine à laver ou un tourbillon ! Mais avec le partage, la création, la musique, et la collaboration avec une super équipe, et beaucoup de fortes et belles camaraderies !
Je voudrais dire toute ma reconnaissance et mon amitié aux personnes avec qui j’ai travaillé, que j’ai croisé ou côtoyé. Je ne peux toutes les citer ici, il y en a tant ! Merci pour ces moments intenses et riches de partage et d’humanité autour d’un projet commun !
Une exception nominative tout de même : toute ma gratitude M’sieur Riva, mon pote, pour cette longue collaboration passionnante et foisonnante, qui ne fut pas toujours de tout repos ! Sans lui, cette belle entreprise ne serait pas ce qu’elle est…
Une pensée affectueuse à tous les artistes qui sont passés par nos formations. C’est pour et grâce à vous que nous sommes là… C’était bon de vous voir avancer, progresser, évoluer, vous envoler… Je vous souhaite le meilleur.
Une autre pensée amicale aux nombreux partenaires avec qui j’ai pu collaborer, et en particulier, la Fneijma, le SNAM et la fédération du Spectacle CGT.
Et je ne peux oublier Christian Dente, Luce Klein, Gilles Elbaz, Jean Dufresne et quelques autres, qui nous ont légué cette fabuleuse histoire qui a 40 ans cette année.
Aussi, ma philosophie, tout le long de ces années, était que les artistes ou artistes en devenir, nos stagiaires, soient heureux et satisfaits de leur formation et qu’ils puissent progresser et s’épanouir dans des conditions optimales, que notre structure puisse les aider au mieux à avancer dans leur projet, dans leur créativité, dans leur interprétation, dans leur chant. Pour ce, on peut avoir de beaux locaux, la meilleure équipe administrative et technique, le meilleur accueil, mais si ça n’assure pas ensuite, c’est raté ! Ceux et celles qui font qu’une formation est réussie, ce sont les formateurs et formatrices, les intervenant.e.s. J’ai eu l’extrême chance de travailler avec une équipe pédagogique fantastique et remarquable, des personnes passionnées par la transmission, par la musique, par les autres, le partage, des intervenant.e.s généreux, impliqués et exigeants. Certain.e.s ne sont plus là, certain.e.s viennent récemment d’intégrer l’équipe, mais tous et toutes ont été et sont importants.
Donc, pour finir, je veux leur rendre un hommage particulier, avec toute ma reconnaissance pour ce parcours et cette collaboration qui fut pour moi, avec les échanges et retours positifs des stagiaires, une des plus importantes satisfactions. Sans vous, sans votre professionnalisme et engagement, mon travail n’aurait eu aucun sens et nos formations ne rencontreraient pas ce succès grandissant… Toutes ces années, c’était réconfortant de pouvoir s’appuyer sur une vraie et solide équipe pédagogique ! Merci, merci …
L’été approche… Que la vie vous soit douce…avec beaucoup de musique… Prenez soin de vous !
Mille mercis à toutes et tous et à très bientôt ! Vous serez toujours dans mon coeur.
Et encore quarante années (et même plus) de belles aventures à cette superbe structure qu’est la Manufacture-Chanson !! »
Olenka Witjas
Pour la Manufacture Chanson
L’image du mois : L’équipe de la Manufacture Chanson réunie autour d’une choucroute de noël !
EDITO MAI 2023 : « Et j’ai écouté c’que tu fredonnes, Et j’ai écouté comment ça sonne »
Les fondamentaux fondent le mental
Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s abonné(e)s,
Il y a quelques jours, il y a eu Mathieu Boogaerts en concert à la Manufacture Chanson. Quelques semaines plus tôt il était venu faire une master-class et ce soir-là, sur scène, il avait encore tellement envie de partager, de transmettre de donner… Lui, avec sa guitare et ses grand yeux ronds, ses changements de rythme, de ton, tous ses petits mots les uns après les autres, tout doux et tout bien ciselés qui te promènent ici et là, qui t’emmènent, te transportent.
Et on a dansé ! Et on a chanté ! Et on a ri ! Et on a pleuré ! Et on a allumé nos briquets et nos téléphones pour les balancer au-dessus de nos têtes. De temps en temps, il disait « lumière 1 » et Niklas à la régie lumière envoyait la lumière 1. Il y avait 5 ambiances de lumière, cela a fait tout l’heure et demie de spectacle… Parfois 3, 2 puis 5 et même une fois « lumière 4 ».… Et nos yeux brillaient !
Lors du rappel, pour que ça pulse encore plus, il a demandé un delay à Sébastien, notre ingé-son. Nous étions au top de la technologie, après quelques secondes de calage de tempo, la chanson s’est emballée, on s’est balancé, chaloupé, trémoussé et on en a réclamé « une autre » !
Quand j’entends de gros producteurs de spectacle se plaindre de cachets d’artistes de plus en plus élevés et de coûts techniques faramineux. Certains disent « Mais c’est le public qui demande ça ! Ils en veulent toujours plus, il faut leur en mette plein la vue, même si les places de concerts sont de plus en plus chères ! Même si le bilan carbone est déplorable ! Mais est-ce que ce sont le nombre de lights, les faisceaux lasers, les effets pyrotechniques, les scénographies titanesques, les gigawatts de puissances qui font une bonne chanson ou donnent une émotion ? Il ne faudrait pas que cette débauche de moyens soit juste une sorte de cache misère.
Moi, le RIVA de la crèche, ce qui me fait bouger, ce qui me fait rire ou m’émeut, c’est un gars (ou une fille…) comme Mathieu Boogaerts, une guitare, du groove, quelques notes et quelques mots qui touchent et qui claquent. Alors, vivement la décroissance des concerts ! Vivement le retour à l’essentiel, aux choses simples, aux chanteurs qui chantent !
Cet édito de newsletter, un peu « hors la vraie vie », était mon dernier de la saison. En effet, GROSSE EMOTION ! C’est Olenka Witjas, notre responsable pédagogique depuis bien longtemps et grande amie depuis encore plus longtemps qui prendra la plume, en juin, avant de partir vers d’autres horizons et quitter enfin les limbes infernaux de la formation professionnelle devenue un enfer de technocratie et d’administratif. Olenka, je te souhaite plein de bonnes choses pour la suite, de continuer à défendre les artistes comme tu l’as fait depuis toujours, mais aussi beaucoup de nouveaux projets, du soleil et beaucoup de musique (Sans débauche de matos ! Juste quelques notes bleues, en l’air, suffiront…).
Prochaine et dernière newsletter de la saison 2022/2023, le mois prochain, donc par Olenka.
Stéphane RIVA
L’image du mois : Mathieu Boogaerts en concert à la Manufacture Chanson le 10/05/2023
EDITO AVRIL 2023 : « Maint’nant chte rembobine, Chte reset pas, chte rewind, Chte pause et chte stop, ch’t’eject, Chte forward, chte play plus »
Qui va piano, ménage sa monture,
Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s abonné(e)s,
Il est sans doute l’heure de revenir en arrière, de reculer, renoncer, décrocher, se retirer, abdiquer, lâcher l’affaire et laisser tomber les bras ballants.
Il est peut-être temps de faire demi-tour, de faire marche arrière ou machine arrière. « En arrière toute ! », « Paré à virer ! », on change de bord et on affale toute la toile.
Les conditions sont probablement réunies pour revenir au niveau inférieur, pour faire un retour chariot, un rewind, un reset, pour cliquer sur « cancel » ou mettre à la corbeille.
C’est sûrement le bon moment pour reprendre son canapé clic-clac, pour battre en retraite à la campagne, pour abandonner, se replier, céder, ne plus se borner, déposer les larmes.
Il y a là, Laurent et Sophie, main dans la main, avenue de la république. Il se regardent tendrement, ils sont beaux, ils ont tout l’avenir devant eux. Il ne leur manque plus qu’un peu de temps pour vivre leur grand amour dans ce Paris, tout petit, pour ceux qui s’aiment et luttent pour le plus grand nombre. Mais bon sang ! Au nom de l’amour ! Stoppons tout et offrons-leur un peu de répit et une once d’espoir d’un monde un peu moins pire.
C’est toujours la même chanson qui tourne en rond sans fin à la coda alors que tout est déjà dit au premier couplet.
Prochaine et dernière newsletter de la saison 2022/2023, le mois prochain.
Stéphane RIVA
L’image du mois : Marche arrière !