EDITO MAI 2023 : « Et j’ai écouté c’que tu fredonnes, Et j’ai écouté comment ça sonne »
Les fondamentaux fondent le mental
Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s abonné(e)s,
Il y a quelques jours, il y a eu Mathieu Boogaerts en concert à la Manufacture Chanson. Quelques semaines plus tôt il était venu faire une master-class et ce soir-là, sur scène, il avait encore tellement envie de partager, de transmettre de donner… Lui, avec sa guitare et ses grand yeux ronds, ses changements de rythme, de ton, tous ses petits mots les uns après les autres, tout doux et tout bien ciselés qui te promènent ici et là, qui t’emmènent, te transportent.
Et on a dansé ! Et on a chanté ! Et on a ri ! Et on a pleuré ! Et on a allumé nos briquets et nos téléphones pour les balancer au-dessus de nos têtes. De temps en temps, il disait « lumière 1 » et Niklas à la régie lumière envoyait la lumière 1. Il y avait 5 ambiances de lumière, cela a fait tout l’heure et demie de spectacle… Parfois 3, 2 puis 5 et même une fois « lumière 4 ».… Et nos yeux brillaient !
Lors du rappel, pour que ça pulse encore plus, il a demandé un delay à Sébastien, notre ingé-son. Nous étions au top de la technologie, après quelques secondes de calage de tempo, la chanson s’est emballée, on s’est balancé, chaloupé, trémoussé et on en a réclamé « une autre » !
Quand j’entends de gros producteurs de spectacle se plaindre de cachets d’artistes de plus en plus élevés et de coûts techniques faramineux. Certains disent « Mais c’est le public qui demande ça ! Ils en veulent toujours plus, il faut leur en mette plein la vue, même si les places de concerts sont de plus en plus chères ! Même si le bilan carbone est déplorable ! Mais est-ce que ce sont le nombre de lights, les faisceaux lasers, les effets pyrotechniques, les scénographies titanesques, les gigawatts de puissances qui font une bonne chanson ou donnent une émotion ? Il ne faudrait pas que cette débauche de moyens soit juste une sorte de cache misère.
Moi, le RIVA de la crèche, ce qui me fait bouger, ce qui me fait rire ou m’émeut, c’est un gars (ou une fille…) comme Mathieu Boogaerts, une guitare, du groove, quelques notes et quelques mots qui touchent et qui claquent. Alors, vivement la décroissance des concerts ! Vivement le retour à l’essentiel, aux choses simples, aux chanteurs qui chantent !
Cet édito de newsletter, un peu « hors la vraie vie », était mon dernier de la saison. En effet, GROSSE EMOTION ! C’est Olenka Witjas, notre responsable pédagogique depuis bien longtemps et grande amie depuis encore plus longtemps qui prendra la plume, en juin, avant de partir vers d’autres horizons et quitter enfin les limbes infernaux de la formation professionnelle devenue un enfer de technocratie et d’administratif. Olenka, je te souhaite plein de bonnes choses pour la suite, de continuer à défendre les artistes comme tu l’as fait depuis toujours, mais aussi beaucoup de nouveaux projets, du soleil et beaucoup de musique (Sans débauche de matos ! Juste quelques notes bleues, en l’air, suffiront…).
Prochaine et dernière newsletter de la saison 2022/2023, le mois prochain, donc par Olenka.
Stéphane RIVA
L’image du mois : Mathieu Boogaerts en concert à la Manufacture Chanson le 10/05/2023
EDITO AVRIL 2023 : « Maint’nant chte rembobine, Chte reset pas, chte rewind, Chte pause et chte stop, ch’t’eject, Chte forward, chte play plus »
Qui va piano, ménage sa monture,
Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s abonné(e)s,
Il est sans doute l’heure de revenir en arrière, de reculer, renoncer, décrocher, se retirer, abdiquer, lâcher l’affaire et laisser tomber les bras ballants.
Il est peut-être temps de faire demi-tour, de faire marche arrière ou machine arrière. « En arrière toute ! », « Paré à virer ! », on change de bord et on affale toute la toile.
Les conditions sont probablement réunies pour revenir au niveau inférieur, pour faire un retour chariot, un rewind, un reset, pour cliquer sur « cancel » ou mettre à la corbeille.
C’est sûrement le bon moment pour reprendre son canapé clic-clac, pour battre en retraite à la campagne, pour abandonner, se replier, céder, ne plus se borner, déposer les larmes.
Il y a là, Laurent et Sophie, main dans la main, avenue de la république. Il se regardent tendrement, ils sont beaux, ils ont tout l’avenir devant eux. Il ne leur manque plus qu’un peu de temps pour vivre leur grand amour dans ce Paris, tout petit, pour ceux qui s’aiment et luttent pour le plus grand nombre. Mais bon sang ! Au nom de l’amour ! Stoppons tout et offrons-leur un peu de répit et une once d’espoir d’un monde un peu moins pire.
C’est toujours la même chanson qui tourne en rond sans fin à la coda alors que tout est déjà dit au premier couplet.
Prochaine et dernière newsletter de la saison 2022/2023, le mois prochain.
Stéphane RIVA
L’image du mois : Marche arrière !
La Gazette des Zactions Zartistiques #06
Les nouveautés du Pôle Action Artistique !
Invitation au rendez-vous sur les publics scolaires
Nous avons toujours eu à coeur de transmettre une pratique artistique dès le plus jeune âge. Nous mettons en place, depuis de nombreuses années, des actions artistiques pour des élèves de tout niveau et de tout âge. Afin de partager nos expériences et d’imaginer les projets des nouvelles saisons à venir, nous souhaitons organiser prochainement un temps d’échanges avec des professeurs(es), artistes intervenants(es) et autres acteurs(rices) du milieu scolaire. Si vous souhaitez y participer, nous vous invitons à nous contacter par téléphone au 06.32.50.47.80 ou par mail à mediation.culturelle@manufacturechanson.org
Les Jeunes Talents du 11e
Dans le cadre du OPEN 11 TOUR, plusieurs structures accueillent chaque mois un open mic pour vous faire découvrir les jeunes talents du 11ème arrondissement.
La Manufacture Chanson les accueillera le jeudi 20 avril à 20h. Venez les encourager et les découvrir sur scène !!
En entrée libre
Notre nouvelle chorale à Morand
Dans la continuité de la chorale accueillie à la Manufacture Chanson en 2022, une nouvelle chorale ouverte à toutes et à tous a démarré ce mois-ci à la Résidence Morand (Paris 11) tous les mercredis à 10h. D’autres activités sont également proposées par Le Picoulet, Tatane et l’UNRPA. Un temps fort inter-associations sera animé au sein de la Résidence chaque trimestre. Au programme : tournoi de babyfoot intergénérationnel, représentation de la chorale, animation de jeux de société, démonstration de Taï Chi…
Prochain temps fort le 03 mai à 14h !
Les news de Nesles, artiste-associé
Les labo-concerts de Nesles continuent à la Manufacture Chanson ! Au labo-concert du 25 mai il accueillera des étudiants (futurs professeurs de musique) de l’INSPE Sorbonne. Autre nouveauté cette saison, les rendez-vous du Café Walden où, avec quelques invités, il parle de musique, de création, des hauts et des bas…
Pour plus d’info : https://www.manufacturechanson.org/les-rendez-vous-du-cafe-walden-2/
Entrée libre sur inscription
Découvrez l’équipe de la Manufacture Chanson !
Portrait de Mélanie, artiste intervenante
Quel est ton parcours ? En quoi consiste ton métier ?
J’ai suivi une formation de comédienne au cours Florent et plusieurs stages basés essentiellement sur les techniques de l’Actor Studio. Passionnée par la mise en scène, l’écriture, je me déplace discrètement vers l’ombre pour écrire. J’ai publié un monologue de théâtre et réalisé plusieurs clips vidéo. Tout autour de moi, la musique vibrait, j’ai décidé d’écrire mes premières chansons accompagnées de ma guitare et j’ai suivi une formation d’auteure compositrice interprète à la Manufacture Chanson. Aujourd’hui, je travaille sur mon projet musical et vais sortir mon premier EP d’ici le printemps prochain. Je suis donc auteure/compositrice/interprète, comédienne, réalisatrice/scénariste
Comment as-tu connu la Manufacture Chanson ?
Tout simplement sur internet puis conseillée par une coach vocale.
Quels projets mènes-tu avec la structure ?
Je participe à des actions artistiques et culturelles en proposant des ateliers d’écriture de chanson et de mise en scène dans des collèges. A la Manufacture Chanson, je travaille sur un projet de réalisation et de montage de petites capsules vidéo pour présenter chacun des artistes-intervenants.
En quelques mots, comment définis-tu ta pédagogie ?
J’aime la recherche dans le travail, une recherche collective où l’on se nourrit les uns des autres, où l’on se surprend soi-même, c’est un apprentissage. J’essaye au maximum que le travail soit aussi nourri par le sourire et le jeu… Surtout pour le travail avec les plus jeunes…
Le petit + de la Manufacture Chanson ?
Le gros + je dirai : une équipe hyper bienveillante et respectueuse, une structure riche où de jolies rencontres fusent. C’est un endroit de qualité où il est bon de tester et de créer !
À BIENTÔT !
Marina et Tristan, pour le Pôle des Actions Artistiques
de la Manufacture Chanson
EDITO MARS 2023 : « Dreams are my reality, a wondrous world where i like to be… »
Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s abonné(e)s, Le 14 avril prochain, ce sera la carte blanche de Clarika à la Manufacture Chanson. Pour l’occasion, de sa plus belle plume, elle nous propose cet édito de mars, chaleureux et délicieux.
Stéphane Riva
Un édito de mars pour une soirée d’avril quand la vie ne tient qu’à un fil
C’est une belle introduction, non ? Et ça rime comme dans une chanson.
Ça tombe bien. Je sais, j’aurais pu, (j’aurais dû ?) faire une tribune éminemment politique. Le contexte n’est pas à la rigolade. Je vous épargne un récapitulatif, il y aurait bien trop de feuillets à remplir et pas sûre que vous ayez le courage d’aller au bout de mes diatribes. Surtout, je suis très mauvaise pour ça : si parfois j’ai un truc à dire, j’y arrive mieux en m’égosillant derrière un micro ou avec des amis de toujours, autour d’un petit verre de Chinon. Alors je m’abstiendrai. Ce n’est pas faute d’avoir les nerfs, en particulier et en général, et d’avoir envie d’en découdre. Je suis très forte pour refaire le monde, mais un peu moins pour le changer… même si j’aimerais bien.
Alors, parce que ma présence sur cette page a un lien avec ce qui nous anime ici , cet avril haletant qui se profile doucement , je vais vous parler de cette «carte blanche» que La Manufacture m’a proposée. Quel beau cadeau ! Merci les amis.
C’est beau, une carte blanche… Il faut l’écrire, c’est le champ des possibles, une grande plage déserte un peu ventée où on pourra planter ses fruits, sa tente, son parasol à franges, ses envies. Tout est à imaginer. J’adore.
Sur ma plage ce 14 avril, soyez donc prévenus, le soleil va briller fort (quelle métaphore hardie !) et je suis bien heureuse de vous présenter celles (oui celles) qui vont éclairer de leur présence cette soirée particulière et déjà chère à mon coeur. Quand la nuit va tomber, sachez qu’il va y avoir du beau monde autour du feu de camp…
Dans le désordre ou pas, j’ai le plaisir de convier Sarah Mikowski. Un jour, Laure ma manageuse émérite m’a présenté Sarah, elle pensait que ce serait une bonne idée que je puisse poser un oeil extérieur et bienveillant sur la création de son spectacle, et Sarah n’y était pas opposée, semblait-il ! «Ah oui, peut-être, tu crois ?» un peu dubitative «Désolée je ne suis coach en rien» mais j’ai réfléchi et je me suis dit que c’était le seul endroit où je me sentais légitime pour donner des «conseils»… et je l’ai trouvée passionnante, cette aventure : écouter, proposer, soutenir, imaginer, projeter le tout pour un vrai public… c’était bien d’être cette petit souris attentive et concentrée planquée devant la scène. Et surtout, Sarah, j’aime ses chansons. Elle est drôle, elle me touche.
Merci d’être là Sarah.
La deuxième comparse, c’est Ornette. Ornette est une sacrée musicienne et une super chanteuse et, en plus – la vie est bien faite – elle a joué de tous les claviers et fait bien des choeurs sur deux de mes albums, dont le prochain à paraître… On s’est d’abord connues comme ça, dans l’intimité d’un studio, puis à partager des bons verres et plats goûteux entre les séances. Puis je l’ai écoutée, elle toute seule, rien qu’elle… J’aime le petit monde d’Ornette, il n’appartient qu’à elle. Le décrire serait réducteur, on dirait quoi, peut être entre chanson et électro, ce qui, je vous le concède, ne veut rien dire mais je ne sais décidément pas jouer la critique musicale. Une chanteuse, ça s’écoute, ça ne se raconte pas. Tout ce que je peux dire c’est que je kiffe.
Là c’est plus clair non ?
C’est trop bien que tu sois là Ornette !
Et puis, au milieu de ces femmes chantantes, il y a une autrice, auteur-e, auteuse (je m’y perds) et si je l’ai gardée pour la fin, ce n’est pas parce qu’un lien particulier nous unit (comprendra qui veut) mais c’est surtout que cette jeune damoiselle, Lili Nyssen, a sorti à la rentrée littéraire un premier roman qui m’a scotchée (oui, comme Lio à l’époque de la Nouvelle Star, émue aux larmes devant certains candidats… ça c’est pour ceux qui ont suivi l’affaire comme moi avec un plaisir coupable). Son roman (à Lili, pas à Lio !) s’appelle L’effet Titanic et je manque simplement de mots pour dire la montagne d’émotions qu’il a soulevée en moi (et pas qu’en moi). C’est un très beau livre qui m’a bouleversée, qui raconte dans une langue puissante la fin de l’adolescence, ce moment où tout bascule et où…
Mais un livre ça ne se raconte pas, ça se lit… ou parfois ça s’écoute… Ça tombe bien…
Lili viendra nous en lire quelques extraits accompagnée pianistiquement par le génialissime Mathieu Geghre (ah, enfin un homme dans le game). Impatiente de t’entendre dire ces mots-là, Lili.
Comme c’est de mise à chaque carte blanche, la Manufacture m’a proposé une «exposition». Dans un premier temps, je dois avouer que le mot lâché m’a fait un peu peur. J’ai imaginé un instant exposer mes propres oeuvres mais mes compétences picturales et graphiques se résument à dessiner le même cheval depuis le CE2 – je fais aussi pas trop mal les bonhommes, et un peu les chats mais j’ai du mal avec la queue – mon degré d’aptitude limitait donc considérablement mon champ d’action. J’aurais pu aussi réunir des photos de scène, de mes tournées pourquoi pas, des moments in/des moments off, des folies backstages, mais l’intérêt au final me semblait quelque peu limité par rapport au projet ambitieux, vecteur de sens, imaginais-je, qui m’était confié.
Je vous ai dans cette optique épargné, naturellement et sans regrets, les photos de vacances ou les coupures de presse attestant de mon «parcours olympique» chantant.
Il restait un doute : pourquoi ne pas tapisser le hall des pochettes des albums m’ayant nourrie depuis l’enfance, et ayant eu forcément une influence sur mes propres choix musicaux ? Mais à l’idée d’exposer MON 45 tours de Richard Sanderson ou la pochette du 33 tours constellé de café d’Annie Lennox, j’ai renoncé – même si c’est chouette, les pochettes des vrais disques, je ne renie rien.
Au final, il m’a semblé que ce serait bien d’aller voir ailleurs si je n’y étais pas. Proposer une autre petite musique, un chemin de traverse, même un peu escarpé.
Et elle coule de source, cette «Ballade des gens heureux» à laquelle je vous convie grâce au travail éclairé de la compagnie Hors piste.
Leur installation immersive raconte ça : des femmes sans domicile qui, avec leurs portables, ont filmé leurs déplacements quotidiens et leur errance dans les rues de Paris… et comment en traçant les contours de leurs déplacements, on arrive à… Mais je ne vous en dis pas plus.
Une expo ça ne se raconte pas, ça se voit en vrai.
Bravo Eugénia Atienza, Benoit Serre, et votre équipe et merci à toutes ces femmes d’avoir partagé ces moments de vie.
Voilà…
Ça va être une putain de belle soirée ! Les femmes y seront à l’honneur.
C’est pas fait exprès, ou peut-être un peu… mais ça tombe bien !
Merci à tout ce petit monde d’avoir accepté mon invitation.
Merci la Manufacture pour cette belle idée. A très vite ! Moi, j’ai hâte.
Clarika
Prochaine newsletter, le mois prochain
L’image du mois : Carte Blanche à Clarika !
EDITO FÉVRIER 2023 : « Aujourd’hui, j’aimerais mieux que le temps s’arrête. Aaah, c’qui compte, c’est pas l’arrivée, c’est la quête »
Libre de (se) créer…
Cher 2023,
Tu as déjà laissé échapper un mois, tu vas vite !
Lorsque certains actes, certaines lois stagnent, lorsque d’autres font demi-tour, régressent, la vie suit son cours malgré tout. Le temps ne s’arrête pas. Et ça court, dans tous les sens.
Des informations qui se précipitent, qui s’entremêlent ici et là, partout autour de nous. Elles nous collent à la peau. C’est visuel, c’est sonore, c’est parfois silencieux mais palpable. Elles caressent furieusement tous nos sens… Brouillent nos pistes et nos vérités.
« Où je vais ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Qui je veux être ? Je pars ! Non, je reste. Pourquoi ? Je veux quoi déjà ? Haaaaaa ! »
Il était une fois, c’était il y a un peu plus d’un an. Ce jour-là, j’étais sûre de vouloir. Vouloir être accompagnée dans mon projet musical. Après la traversée COVID, une traversée immobile -in-confortable où nous nous sommes réfugiés près de nous, j’ai prolongé ce mouvement fixe en écrivant, composant, mais à l’abri de tous regard…
Là, une envie spontanée de m’ouvrir, de rencontrer, d’évoluer, je tapote sur mon clavier d’ordinateur, très vite, je tombe sur la Manufacture Chanson. Je lis, brièvement, mes yeux balancent de gauche à droite, j’appelle. C’est maintenant, tout de suite, urgence. Le temps passe.
Je m’y rends. Je visite, je discute, j’écoute, j’écoute oui, mais lorsque mes pas franchissent le sol intérieur de ce lieu, je sais déjà… J’aime son énergie stimulante, sa chaleur, je les vois ces sourires dans les yeux – Derniers jours masqués –
Je ne sais pas bien où je vais encore mais je m’y sens bien, je souris, c’est bon signe… Une intuition ? Une évidence.
Un an d’apprentissage, un accompagnement précieux, on s’écoute, on échange, on se nourrit, on progresse, on doute, on aime ou moins mais on teste grâce à des possibilités réelles et concrètes. On (se) crée…
Aujourd’hui, je suis artiste-intervenante à la Manufacture Chanson, je participe à des actions culturelles où j’interviens dans des ateliers d’écriture, de mise en scène, je collabore avec la belle équipe de la « manu » et je continue ma traversée musicale Confortable sous un toit solide en dessous du « ciel de Paris où s’envole une chanson… Hum hum… »
Prenez soin de vous, de votre liberté ! Prenez votre temps, le temps ne s’arrête pas…
Grain, Février 2023.
L’image du jour : Grain (se) crée sur scène à la Manufacture Chanson
EDITO JANVIER 2023 : « Qu’est-ce que tu fais, Les cent prochaines années… »
Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s abonné(e)s,
Alors, pour cette nouvelle année, pour souhaiter à chacun le meilleur et bien plus encore, j’aurais voulu créer quelque chose de dingue et extraordinaire auquel personne n’a jamais pensé, ni réalisé : un calendrier de l’arrière.
J’aurais pris du carton, des ciseaux, des pinceaux, un tube de colle scotch et me serais mis à fabriquer un truc avec plein de petites portes à ouvrir, une par jour, pendant un mois après Noël. Mon truc aurait pu être joli avec plein de couleurs et de fioritures. Vous l’auriez posé sur la table de la cuisine et, chaque matin, encore tout engourdi, les yeux vitreux, le cerveau embrumé, le nez au-dessus du bol de café, vous auriez pincé délicatement la petite porte du jour à l’aide de vos pouce et index.
Ainsi, chaque jour, apparaitraient, rien que pour vous, toutes sortes de petites délicatesses spirituelles :
un mot gentil,
un compliment doux,
un vers doudou ouap dou ouap !
une expression tordue,
une blague qui fait rire,
une prose reposante,
un haïku du Poitou,
un alexandrin qui fait du bien,
un refrain de perlimpinpin,
un quatrain qui arrive à l’heure,
un sonnet toujours deux fois,
une paire de pantoum à vos pieds,
une figure de style au milieu du nez,
une ode à la tendresse,
Derrière ces petites portes, chaque matin, de célestes friandises douces et bienveillantes viendraient vitaminer votre moral pour la journée.
Cependant, mes proches le savent bien, je ne suis pas très manuel. Il semblerait même que mes mains ne soient pas réellement adaptées à ce type d’activité. Je voulais me faire prêter un jeu de main adéquat, mais le vilain Gérald Genty m’en a dissuadé, il a craint que je fasse la vaisselle avec, ce qui aurait pu les abimer (sic)…
Me voilà donc de guingois (ça c’est un mot que j’aurais bien mis derrière une petite porte, juste pour le plaisir de le dire…) devant mon clavier azertyuiop, en pleine échouïte (quand on n’a vraiment pas de réussite…) à renoncer à ma lumineuse invention de l’année : mon calendrier de l’arrière.
Alors, pour cette nouvelle année, pour souhaiter à chacun le meilleur et bien plus encore, je vous propose, en guise de douceur, si vous ne l’avez pas déjà visionnée, de vous immerger dans notre fourmillante Manufacture Chanson, à travers cette petite vidéo de présentation joliment pensée et réalisée par Allyssia, Maxime et Ryan.
Meilleurs voeux pour l’année 2023 !
Prochaine newsletter, le mois prochain
Stéphane Riva
L’image du jour : Calendrier de l’arrière !
EDITO DÉCEMBRE 2022 : « I don’t want a lot for christmas, there is just one thing I need… »
Cher Père Noël, Cette année, toute l’équipe de la Manufacture Chanson était au top niveau ! Résistance extrême au stress, polyvalence ultra développée, et performances toujours plus performantes. Bref, ils sont un peu comme tes lutins sauf que ce sont des formations, concerts, actions artistiques et autres activités qu’ils fabriquent par milliers ! L’équipe aura donc bien mérité un peu de repos. La Manufacture Chanson sera fermée pendant les fêtes, du samedi 24 décembre 2022 au lundi 2 janvier 2023 inclus. N’oublie pas de glisser sous le sapin quelques places de concerts ! La programmation du début 2023 est en ligne sur le site et promet de belles surprises ! Tu pourras également offrir des formations professionnelles aux artistes qui souhaitent chanter, écrire, composer, créer… et des ateliers loisir à tous les autres !! Bon courage pour cette dernière ligne droite avant Noël, on te souhaite de belles fêtes de fin d’année et… à l’année prochaine ! Allyssia LEGIERSKI-REICH Pour la Manufacture Chanson |
L’image du jour : Cher Père Noël…
La Gazette des Zactions Zartistiques #05
Chanson, action, création, transmission
Les FLEURY DAYS 2022
La troisième édition du festival Fleury days à la maison d’arrêt de Fleury Mérogis a remporté un vif succès rassemblant au total plus de 2200 spectateurs. Merci à Billet d’humeur, Betty Seymour, Tryo, Gervaise, Bakel et Gauvain Sers ! Une quatrième édition est en cours de préparation.
Chantons en coeur
Depuis septembre nous accueillons à la Manufacture Chanson la Chorale Solidaire gratuite et ouverte à toutes et tous. En association avec des structures sociales et culturelles des 11e, 19e et 20e arrondissements comme Le Picoulet, Le Cèdre, Autremonde… Tous les jeudis de 14h à 15h30 à la Manufacture Chanson (jusqu’aux vacances de Noël).
Action et sensibilisation
Un de nos objectifs majeurs est de diversifier les actions pour sensibiliser tous les publics à notre art, la chanson. Avec les artistes intervenants, nous avons à coeur de créer des actions artistiques et culturelles pour les publics éloignés de la culture. Cette saison nous sommes fiers de mener des projets auprès de plus de 70 élèves allophones, de personnes en situation de précarité, d’une dizaine de jeunes mineurs isolés accompagnés par France Terre d’Asile, de détenus de prison, de jeunes issus de quartiers Politique de la Ville, de réfugiés aidés par la Croix-Rouge française… Si vous souhaitez imaginer des projets pour vos publics avec la Manufacture Chanson, écrivez-nous à mediation.culturelle@manufacturechanson.org
Nesles en « labo-concerts »
Cette année nous avons choisi l’artiste Nesles pour participer à notre nouveau projet d’Artiste Associé. Il s’agit de travailler avec Nesles sur une durée de 2 saisons en lui permettant de créer et développer son projet artistique tout en apportant son regard et sa patte artistique sur la Manufacture Chanson. C’est aussi l’occasion pour lui de mettre en place de multiples actions auprès de ses nombreux publics ! Nesles a imaginé un format original de concert : les « labo-concerts » organisés une fois par mois à la Manufacture Chanson durant lesquels il expérimente, en solo ou en duo, son spectacle en formule intimiste face à un public restreint de 10 à 15 personnes maximum. Pour plus d’information vous pouvez écrire à notre médiatrice : mediation.culturelle@manufacturechanson.org
Découvrez l’équipe de la Manufacture Chanson !
Portrait de Marnie, chargée des formations & assistante administrative
En quelques mots, en quoi consiste ton métier ?
Je suis chargée du suivi des dossiers des stagiaires en formation professionnelle et loisir. Je fais le relais avec la responsable pédagogique qui oriente nos futurs stagiaires sur la formation correspondant à leur projet professionnel.
Comment se déroule une journée à la Manufacture Chanson ?
J’accueille les intervenants et les stagiaires. Je renseigne les artistes en recherche de formation et je les accompagne dans les démarches administratives (financement, déclaration auprès de Pôle Emploi…). Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?
C’est d’accompagner et d’aider les artistes en besoin de formation et d’être à leur écoute.
Quel a été ton parcours pour devenir chargée des formations ?
J’ai une licence en arts plastiques et un master en arts du spectacle. Avant la Manufacture Chanson, j’ai eu plusieurs expériences dans des organismes de formation.
Le petit + de la Manufacture Chanson ?
Nous sommes une petite équipe et nous gardons un esprit « manufacturien ». Tes passions ? La nourriture asiatique, le Heavy Metal et les chats!
À BIENTÔT !
Marina et Tristan, pour le Pôle des Actions Artistiques
de la Manufacture Chanson
EDITO NOVEMBRE 2022 : « Le bleu du ciel, l’horizon, Les nuages et la hauteur sous plafond, Tu me manques pourtant tu es là. »
Narcisse x 7 = 42 !
Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s abonné(e)s,
Je vous ai manqué ? Je comprends. Ca fait toujours ça dès que je m’éloigne un peu. Il m’arrive même parfois de me manquer à moi-même. Lorsque j’ai des absences, lorsque je m’échappe dans mes pensées, que je vais faire un tour dans d’autres contrées, à la dérobée, sans me rendre compte que mon temps est compté, je fuis et je m’extirpe de ce grand capharnaüm qu’est la réalité. Je mets mon mobile sur avion et voilà que je plane, totalement démobilisé. Comme gonflé à l’hélium, je flotte au-dessus du gros nuage administratif de la Manufacture chanson, avec une toute petite voix aigüe, je m’approche du soleil et je sue. A ce moment-là, loin de tout, je me demande « Mais où suis-je ? » « Que fais je ? » et le manque m’envahit. J’ai comme une boule à l’estomac quand je ne suis pas là. Je ressens un grand vide, sauf que le vide, c’est moi.
Mais je ne vais pas m’offrir des perles de pluies, ni creuser quoi que ce soit pour que je revienne puisque mon absence est parfaitement justifiée, planifiée et a même été scrupuleusement organisée. En effet, vous l’avez constaté, le mois dernier, c’est Nesles qui a fait un remarquable édito pour cette newsletter mensuelle (Un grand merci Monsieur l’artiste-associé…). Or désormais, nous allons partager ce petit espace d’expression avec des artistes, des stagiaires, des associés, des salariés, des gens qui passent, des « anciens », des « nouveaux », des partenaires, ou quiconque ayant un lien et appréciant cette belle aventure qu’est notre petite entreprise, la Manufacture Chanson.
Désormais, je ne reviendrais vers vous, avec mes facondes pitreries dialectiques, qu’une fois tous les 2 mois. Je peux donc dès maintenant vous souhaiter de belles fêtes de fin d’année et d’ici là, tout un tas d’émotions en chanson à la Manufacture Chanson.
Prochaine newsletter, le mois prochain
Stéphane Riva
L’image du jour : En cas d’absence… je ne suis pas là !
EDITO OCTOBRE 2022 : « There’s a world going on underground «
Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s abonné(e)s,
Faut il se résigner, courber l’échine, s’indigner, se révolter, s’en foutre, lâcher l’affaire ?
Est-il bien approprié de répertorier dysfonctionnements et injustices de la filière musicale quand, à l’heure où s’écrivent ces lignes, le monde poursuit allègrement son chemin vers le plus grand n’importe quoi ? Peut-on se plaindre d’inégalités et de difficultés grandissantes, finalement symptomatiques des crises que traverse notre système et que connaissent la majorité des artistes, quand s’enchaînent à travers le monde catastrophes ubuesques et autres joyeuses violences ? L’art et les problèmes qu’il suppose a-t-il sa place dans un monde soumis à bien d’autres préoccupations ?
C’est dans ce même monde qu’il y a quelques jours Annie Ernaux a reçu le prix Nobel de littérature. On ne peut que s’en réjouir car, comme le soulignait récemment un article de presse*, « [Annie Ernaux] est une autrice dont le « JE » dit l’expérience commune ». Et c’est cela qui est fondamental : en parlant de soi, on parle aussi du monde, du monde dans lequel on évolue, face auquel on se positionne. Un monde que nous construisons. Écrire, composer, chanter, créer, c’est aussi rendre compte de ce monde dans lequel nous vivons, ensemble, les un.e.s avec et sans les autres. Alors que faire ? Et surtout comment le faire ?
Pour ma part, j’ai une chance inouïe. La Manufacture Chanson m’a proposé d’être « Artiste Associé » pour une durée de deux ans. Un nouvelle aventure se présente donc, me laissant une grande latitude pour occuper un temps et un espace.
Mais « Artiste Associé » ça veut dire quoi au juste ?
Déjà « artiste » ? Jean-Louis Murat, un exemple parmi d’autres, refuse ce terme le concernant et lui préfère celui d’artisan – on pourrait gloser longtemps là-dessus.
Consultons donc le Larousse : « Personne qui exerce professionnellement un des beaux-arts ou, à un niveau supérieur à celui de l’artisanat, un des arts appliqués » et « Personne dont le mode de vie s’écarte délibérément de celui de la bourgeoisie ; non conformiste, marginal ». Soit.
Regardons le mot « Associé » à présent, le mot qui m’intéresse le plus finalement, dans le Littré et le Larousse : « Mis en union. Associés par la communauté des intérêts », « qui partage ses ou leurs activités au sein d’une association ».
Bien.
Mais quand un artiste et un lieu s’associent, ça veut dire quoi ? Dans cette association, je vois d’abord une forme de compagnonnage, un compagnonnage qui se construit depuis 2015 entre la Manufacture et moi et qui aujourd’hui prend une forme plus tangible, donc plus constructive. Un partenariat de confiance en somme. Cette association étant une première, et pour la Manufacture et pour moi, tout est à inventer. Seul le temps de cette collaboration permettra de construire quelque chose de manifeste et cette durée est primordiale.
C’est un luxe dont je ne peux que me réjouir.
Être associé à un lieu, c’est avoir un toit et un cadre.
Une cabane. Une cabane où je vais pouvoir trouver sécurité, stabilité, cadre. Une cabane dans laquelle je vais pouvoir me concentrer et travailler. Tous les jours je réalise la veine que j’ai d’avoir un lieu ainsi structuré, calme, protégé, bienveillant (non ce mot n’est pas galvaudé quand il est vrai). Cette cabane je m’y installe pour préparer la suite : écrire, répéter, roder mes nouveaux morceaux dans le cadre intimiste de concerts « laboratoires », commencer à enregistrer. Et initier des rencontres, des échanges. Sans verser pour autant dans l’hippie-culturalisme – un fond de punk en moi veille au grain, qu’on se rassure ! – il y a matière à réfléchir pour rendre tout ceci bien réel. J’ai donc à c?ur de faire de cette « hyper résidence » un espace vivant où vont s’organiser des rencontres, des débats, des projections, des expositions, des concerts, des soirées thématiques, bref toutes sortes d’événements où je recevrai de nombreux.ses invité.e.s… Cette aventure nouvelle, je la vois comme une occasion unique de générer des élans, de créer des ponts, de
provoquer des échanges, de rendre possibles des collaborations, de favoriser la concrétisation d’idées, d’envies, de projets. Ça sera forcément un peu foutraque, et ce sera très bien comme ça.
Cette « hyper résidence », je l’ai déjà commencée. Si vous passez par Paris, venez faire un tour à la Manufacture. En ce moment il s’y tient ma première expo dans laquelle j’ai eu envie de me raconter à travers plus d’une centaine de pochettes de disques qui ont compté pour moi. Et peut-être un peu pour vous aussi.
D’ici-là, portez-vous bien.
Nesles, Paris, octobre 2022
Prochaine newsletter, le mois prochain…
Artiste Associé en ‘hyper résidence’ de création pour une durée de deux ans à la Manufacture Chanson, Nesles prépare actuellement son prochain album et bien d’autres choses à suivre dès 2023.
Écouter la playlist : https://deezer.page.link/qevsCeaB3tiSzU8SA
Label | Microcultures Records
Tourneur | Pyr Prod
Conseil | Laure Michelon
Liens : https://linktr.ee/NESLES
© Raphaëlle Leyris dans le Monde
Ont accompagné la rédaction de ces quelques lignes : Mozart : « Messe en ut mineur » (Deutsche Grammophon), Kurt Vile : « One trick ponies » (Matador), Jim O’Rourke : « The Workplace » (Domino), William Blake : « Le mariage du ciel et de l’enfer » (Gallimard), Anthony Boile : « Black and White – The Stranglers » (éditons Densité) , Edward Berger : « Patrick Melrose » (Sky), Bruno Latour « Entretiens» (Arte)
L’image du jour : Nesles, artiste associé à la Manufacture Chanson pendant 2 ans – crédit photo : Jauris Casanova