Édito – mars 2019 « Avec le temps, va, tout s’en va… »

Illustration actualité
Avec le temps !

Cher.es ami.es, Cher.es abonné.es,

Me voilà dans le train à grande vitesse. Je fonce vers Paris. Je rentre dare-dare du festival « Avec le temps » à Marseille, où j’ai fait de belles rencontres. En particulier, celle de l’équipe de la coopérative internexterne, organisatrice de ce festival, qui nous a réservé un super accueil. Ces quelques heures sur place, on a parlé chanson, on a écouté chanson, mangé chanson et bu quelques verres en fredonnant.

Tout ça, à toute berzingue, je garde mon métronome intérieur sur presto, à plus de 200, je cours prendre le train, je réponds aux mails en retard, je râle quand le wifi ne fonctionne pas, je m’avance sur mon dossier région, je jette mon sac à l’hôtel, « on est en retard, on prendra le café à la réunion… », je ne reste pas jusqu’à la fin du concert, je dors le minimum, je me lève à l’aube pour ne pas rater mon train du retour…

Avec le temps tout s’en va disait Monsieur Ferré. Mais c’est le temps qui fout le camp aujourd’hui. Il file entre mes doigts comme du sable fin. J’ai beau serrer les poings, rien n’y fait, il me manque chaque jour une dizaine d’heures pour me poser, souffler, flâner, regarder ailleurs, appeler un copain juste pour lui demander comment ça va.

Pourtant « qui va piano ménage sa monture », non ?

Or tout me hâte ! Chaque jour, je déploie de nouvelles stratégies rocambolesques pour gagner quelques précieuses secondes ou minutes de ma vie quotidienne. J’essaie de faire plusieurs choses en même temps (le plus difficile, c’est manger et dormir en même temps. J’ai essayé, ça ne marche pas…), Je passe mes appels téléphoniques depuis mon auto, je rédige des courriers sous la douche, je lis la presse spécialisée dans un endroit spécialisé… Mais plus je gagne du temps, plus j’ai de choses à faire. Tout est urgent, tout est à faire pour hier et tout est un peu vite fait, à vrai dire…

D’ailleurs, désolé, on m’appelle ! Je n’ai plus le temps, va, je m’en va…

Ce sont les poètes qui m’appellent ! En effet, toute cette semaine, pour le printemps des poètes, nous aurons en concert à la Manufacture Chanson : Virginie Le Coënt, Victoria Delarozière, Marta Dell’Anno « J’avoue que j’ai vécu… » d’après Pablo Neruda, Bertrand Louis « Sans moi » autour de texte de Philippe Muray, Kùzylarsen, Bertrand Louis « Baudelaire », Lucienne Deschamps « Poètes XXI & + »

Prochaine newsletter, courant avril,

Stéphane Riva

L’image du mois : Affiche du festival « Avec le Temps »

Catégorie : Humeurs
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