Édito – octobre 2017 « Sale temps pour le poète, sale temps pour le saltimbanque… »

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La goutte d’eau qui met le feu aux poudres !                  

Il pleut des cordes, depuis pas mal d’années, sur la chanson. Il y a ceux qui attendent patiemment que cela s’arrête, sous un auvent. Il y a ceux qui rasent les murs ou filent à toute allure entre les gouttes. Ceux qui, équipés de bottes et parapluie, avancent sûrement, la tête haute. D’autres sautent à pieds joints dans les flaques ou encore, chantent sous la pluie, tel Gene Kelly.

En ce qui concerne la Manufacture Chanson, nous pataugeons depuis plus de 30 ans dans la gadoue des dispositifs, appels à projets, appels d’offres, financements, fonds propres, prix de revient, pour permettre à quelques artistes de la chanson de s’exprimer dans de bonnes conditions, de trouver leur voie ou encore de transmettre leur passion de la chanson. Nous travaillons d’arrache-pied pour nous mettre au sec, mais, chaque fois que l’on pense sortir la tête de l’eau, que pointe une éclaircie, l’orage reprend de plus belle.

On voit autour de nous des structures qui se noient et disparaissent : le centre de la chanson, le limonaire, bientôt la scène du canal, le réseau 94 et bien d’autres au bord de l’asphyxie. On essaie de tenir, mais il faut faire toujours plus et mieux avec moins…

La perle de pluie de l’été a été la suppression discrète, alors que tout le monde était en vacances, des contrats aidés ! Celle-ci intervenant à peine plus d’un an après la suppression, non moins discrète, des emplois tremplins par la Région. Je ne dirai qu’un mot à ce sujet : PLOUF ! C’est l’étincelle qui fait déborder le vase…

Étant une SCOP depuis 2013, la Manufacture Chanson est désormais peu concernée par les emplois aidés. Mais ces aides ont permis, par le passé, de pérenniser 7 emplois sur 8 postes de permanents dans notre structure. 4 des permanents actuels, toujours en poste, ont pu être recrutés grâce aux aides à l’emploi. Mais voilà, on supprime brutalement, en prétextant que ça ne marche pas ! Et en même temps, on nous demande d’être visionnaires d’anticiper et, comme de bons petits soldats entrepreneurs, de « connaître notre marché ».

C’est bien ça la gadoue dans laquelle nous pataugeons, loin de la poésie, du groove et de la création. Combien vont tenir, combien disparaîtront encore ?

Mais je me drape dans mon imperméable et termine, tout de même, cet édito, par mini rayon de soleil ou plutôt par un grand coup de chapeau à David et Flavie pour leur revue Hexagone et leur toute nouvelle webradio autour de la chanson, ou encore, pour Roxane qui reprend le forum Léo Ferré. Voici des passionnés courageux qui n’ont pas peur de la tempête !

Prochain édito, vers la mi-novembre (si le temps le permet !…)

Stéphane RIVA
LA MANUFACTURE CHANSON

* L’image de l’édito : Présentation de la saison lors des Portes Ouvertes

Catégorie : Humeurs
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