| A quoi bon !…
Cher.es ami.es, cher.es abonné.es,
Je me suis acheté un nouveau cartable, j’ai mis mon masque, mes palmes, une visière, une combinaison étanche, des lunettes de vision nocturne, une cape de super héros et me voici avenue de la République, au 124, devant la Manufacture Chanson.
Il y a quelques années on a sauvé les banques. Aujourd’hui, j’enfourche mon tigre pour sauver les saltimbanques.
Je rentre dans le noir, je fais une roulade, je rase les murs, ma lampe torche par-dessus mon pistolet à virucide. Regard à gauche ? Regard à droite ? en haut ? en bas : personne… Je descends, j’ouvre les portes une à une : désert. Je me faufile dans la salle de concert. Il y a un piano sur le plateau, un grand panneau en plexi, mais aucun son, aucune voix, pas le moindre artiste en vue (ça calme !…).
Soudain, un virus passe ! Il rampe à toute allure entre les fauteuils vers la sortie. Ni une ni deux, je saisis mon arme, le mets en joue, je vise, je tire !… Il est touché. Il bouge encore mais n’arrive plus à avancer. Je m’approche. Il me regarde dans les yeux avec son regard noir de virus. Je l’écrase d’un geste vif avec le talon de mon pied gauche. Les super-héros du spectacle n’ont pas d’état d’âme lorsqu’il faut sauver la profession.
Aussitôt, la lumière s’allume et le grand orchestre Jo Zeugma entre en scène. Tout au fond, au dernier rang, derrière les violons, les violoncelles, les cors, les bassons et les cuivres, j’aperçois, caché par son pupitre, l’aquaboniste. Il n’a pas l’air ébaudi. Il regarde fixement la cheffe, Victoria Delarozière, faire virevolter sa baguette. Il se tient prêt. Mais lorsque Victoria lui fait signe que c’est à lui, il prend son instrument et dit :
« A quoi bon ! »
Je souhaite à chacun beaucoup de courage pour cette rentrée.
PS : pour ceux qui s’intéressent à l’aquoibonisme, je conseille ce blog :
http://aquoiboniste.over-blog.com/pages/Questce_que_laquoibonisme_-5355939.html
Enfin, celui-ci ou un autre…
Prochaine newsletter, courant octobre,
Stéphane Riva |
